Post Tenebras Lux

Le soleil venait tout juste de se lever recouvrant le ciel d'une palette de couleurs rouge orangées. Quelques rares nuages dessinaient d'étranges formes que mon imagination cherchait à identifier de façon plutôt amusante. On commençait à entendre le chant matinal des oiseaux, un petit air musical enjoué et rafraîchissant, marquant le début d'une nouvelle journée de plénitude.

On était allongés, là, à même le sable encore frais de la nuit qui vient de s'écouler, à profiter de ce magnifique spectacle que la nature avait à nous offrir. Une légère brise vint me caresser le visage comme si sa main venait solliciter un doux baiser.
Oui c'était vraiment une belle journée qui s’annonçait.

Le soleil étant maintenant complètement éveillé, nous reprîmes le chemin du doux foyer en longeant dans une dernière petite promenade le bord de plage, laissant nos pieds nus s'imbiber du sel de la mer. C'est alors qu'apparut au loin sur la plage un corps, partiellement recouvert par les vagues, probablement rejeté par les eaux. On se précipita pour voir si le malheureux était toujours vivant. En arrivant sur place je reçu un choc, ce visage, ces traits, je les connaissaient que trop bien. Je m'agenouillais à ses cotés et pris sa tête entre mes mains.

"Kaal,……, Kaal,…, tit frère….. répond moi......" Mais rien, rien ne se passa. Un horrible pressentiment me fit frissonner. Celyane qui se tenait à mes cotés posa sa main sur son torse et me fit un gentil sourire.

"Je crois qu'il est encore vivant, nous devrions peut être le ramener à la maison afin d'essayer de le soigner"

Heureusement qu'elle était la, à mes coté, à garder l'esprit vif pour agir à temps.
"Aide moi à le mettre sur mon dos, et dépêchons nous, on ne sais pas depuis combien de temps il gît ici."

Jamais encore le chemin du retour ne m’avait semblé si long.....

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Une soirée d'hiver comme il y en avais tant. Un vent froid à vous glacer le sang me fouettait le visage. J'avançais sans trop savoir ou j'étais ni vers où je me dirigeais. Soudain une lumière apparut loin devant moi. Comme un soleil trop petit et trop loin pour m'apporter quelconque réconfort mais cependant suffisamment lumineux pour me donner un but. Mais plus je me rapprochais de cette lumière plus elle s'éloignait. Puis apparut une jeune femme devant la lumière. Je la connaissais à n'en point douter mais elle fut trop loin pour la reconnaitre à coup sur. Je me mis à courir comme un fou, essayant désespérément de l'atteindre. C'était elle, ce devait être elle. Elle me fit un signe de la main comme pour me dire au revoir. Je me mis à hurler mais aucun son ne voulu sortir de ma bouche. Seul son nom résonnait dans mon esprit car j'en étais sur maintenant qu'il s'agissait bien d'elle. Elle se retourna et comme un fantôme de mon esprit, disparut dans la lumière. Cette fois la source lumineuse s'éloigna de moi, de plus en plus vite, et ce fut a nouveau le noir avec ce silence toujours aussi froid, toujours aussi angoissant. Je me remis à errer sans but et, sans trop comprendre d'où cela venait, j'entendis une voix douce et calme, une voix que je ne connaissais pas et pourtant qui m'enveloppais d'une certaine chaleur. La voix se fit de plus en plus présente mais toujours aussi calme. Je pu presque décrypter ses paroles.
Puis revint la lumière en face de moi mais cette fois elle était différente. Deux cercles lumineux flou, moins intense que le premier, qui grandissait à vu d'oeil.

Maintenant je pouvais entendre distinctement la voix.
J'ouvris les yeux et vis une jeune femme s'asseoir à coté de moi sur un lit dans lequel j'étais allongé depuis je ne sais combien de temps. Le temps de retrouver mes esprits je découvris une pièce chaude et agréablement décorée. Le lit dans lequel je me trouvais était confortable et je ne me rappelais pas avoir un jours eu une telle literie. J'essayais de me mettre en position assise sur le lit mas un furieux mal de crâne m'en empêcha. La jeune personne me pris la tête dans ses mains et me rallongea en me disant de ne pas m'inquiéter. Alors qu'elle me passait un chiffon mouillé sur le front je me mis à la dévisager. Elle avait de superbes yeux bleu vert, ses cheveux châtain avaient des reflets dorés et leurs délicates courbes les rendaient encore plus magnifique. Les traits de son visage étaient fins et pas une ride n'avait encore eu le culot de venir vieillir un si beau visage.

« Un ange! vous êtes un ange ? ». Alors qu’un agréable sourire se dessinais sur son visage, la porte s’ouvrit sur une personne que je connaissais bien. Zaal, mon frère. Celui la même que j’étais venu chercher.

La charmante jeune femme se leva et alla embrasser Zaal. Il semblait préoccupé mais me regardais avec la même douceur qu’autrefois. La jeune femme, sa femme probablement, lui prit la main et l’emmena dans la pièce à coté. Juste avant de refermer la porte derrière elle, elle glissa sa tête dans l’ouverture, me regarda et me dit de me reposer le temps qu’elle parle un peu avec Zaal.
A peine eut elle le temps de finir sa phrase que je m’en étais déjà allé rejoindre le pays des rêves.

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Cela faisait 5 jours que nous avions découvert Kaal sur la plage et ce fut la première fois qu’il sortit de son inconscience. J’avais déjà eu le temps de me rendre dans la ville voisine afin d’y chercher un guérisseur à même de soigner mon frère. C’est hélas bredouille que je du rentrer. Celyane m’apprit à mon retour que ces délires durant son sommeil se faisaient de plus en plus rare. C’était une bonne nouvelle, mais cela n’était pas suffisant…..

Le bras appuyé contre le mur, le regard fixé dans le vide devinant mon frère allongé dans l’autre pièce et ma chère femme essayant de me rassurer, je ne cessais de m’interroger.

« J’aimerais tant savoir ce qui a bien pu lui arriver, savoir pourquoi il est venu me retrouver après tout ce temps, savoir pourquoi il est venu seul… . J’ai essayé de trouver de l’aide à Comodo, mais personne ne semble être en mesure de nous aider. J’aimerais tant pouvoir lui venir en aide. Lui le pourrait si il était en meilleur état….
…Je le pourrais si je n’étais pas partit…. » Ma tête tomba lourdement mes yeux se fermèrent et ma voix était chargée de regret.

« Tu ne dois pas te reprocher ce qui lui est arrivé, mais plutôt te concentrer pour lui venir en aide. Je te connais que trop bien et je sais que tu as une idée derrière la tête…. Tu compte repartir n’est-ce pas ? »

En me passant la main derrière la tête, signe qui ne trompe jamais, je lui fit un de mes plus beau sourire.
« Pourrais je un jour réussir à garder un semblant de mystère devant toi sans être aussitôt percé à jour? »
Mais la situation me rendit vite mon air préoccupé.
« J’ai décider d’aller demander de l’aide directement aux Prêtres de l’église de Prontera. Ils ne refuseront pas d’aider un des leurs. Cependant je ne rentrerais pas. Du moins pas tout de suite. J’ai décider de finir ce que j’avais commencé avec Kaal, il y a bien longtemps. Ca non plus j’espère qu’ils ne me le refuserons pas. »

Le regard un peu triste de ma femme me fit un nœud à l’estomac mais ma décision était prise. Je la pris dans mes bras et la rassura du mieux que je le pu.
Il me fallu à peine une dizaine de minutes pour préparer mes affaires. Celyane restait à mes cotés m’aidant à prendre le nécessaire. Elle était toujours si attentionnée à mon égard.
J’aurais espéré pouvoir parler un peu avec mon frère avant de partir, mais il ne semblait pas en état de se réveiller. Je pris quand même le temps de m’asseoir à ses coté sur le lit et tout en lui passant une main dans ses cheveux, je lui promis de revenir vite afin de m’occuper de lui. Malgré son état il semblais calme et serein à ce moment la. Peut-être commençait-il déjà à se sentir mieux ? Peut-être n’étais-ce finalement pas si grave ? Comme pour me répondre, un sourire se dessina sur ses lèvres.
« Kaal mon grand je suis content que tu sois la, tient bon… »

Pendant tout ce temps Celyane était restée accoudée au seuil de la porte et regardais avec tendresse la scène qui se déroulait sous ses yeux. Je me levais pour la rejoindre et lui fit un dernier baiser d’adieu.

« Prend bien soin toi et de Kaal pendant mon absence. Je t’aime très fort… »

Dès lors, deux solutions s’offraient à moi. Pour rejoindre la capitale à pied il me faudrait plusieurs jours voir plusieurs semaines, alors qu’en bateau ce serait peut-être moins long, mais on n’est jamais à l’abri d’une tempête ou d’une attaque de pirates. Je me sentirais plus à l’aise en restant sur le plancher des vaches.
Je pris donc la direction de Prontera par les terres, fermement décidé à renvoyer ici même le meilleur guérisseur de la capitale !